"The Great War in Cameroon (1914-1916)"
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La grande guerre au Cameroun (1914-1916)
MATERIEL Carte de la guerre au Cameroun. Le Cameroun après la guerre de 1914 (carte).
1. L'entrée en guerre du Cameroun allemandDepuis 1911, les Français n'étaient pascontents d'avoir cédé à l'Allemagne unepartie de leur Afrique Equatoriale (voir 32e leçon). Celle-ci se trouvait coupée en troistronçons par les deux antennes du Camerounallemand qui rejoignaient l'une le Congoà Bonga , l'autre l'Oubangui à Zinga . Leur souci est de reprendre Bonga , l'autre de libérer le passage des communicationsentre les différents tronçons de l'Afrique Equatoriale. Quand, en Europe, l'Allemagne déclarela guerre à la France et à la Russie le 3 août 1914, les troupes françaises du Congopassent tout de suite à l'attaque de Bongaet Zinga qui sont occupés sans peine le6 août 1914. La grande guerre débute doncau Cameroun par l'attaque de ces positionsallemandes, le 5 août 1914. Les Allemands du Cameroun disposaientpour cette guerre de 4 000 hommes environencadrés par 250 Européens, avec desarmes et des munitions en quantité. Lesforces militaires étaient placées sous le commandementdu Lieutenant-Colonel Zimmermann.Elles étaient groupées dans le Sud (région d'Oyem et d' Akoafim), à l'Est (région de Moloundou et de Nola), dans le Nord (région de Garoua) et sur la côte . Les forces alliées (françaises, anglaises,belges) étaient deux fois plus nombreuses et encerclaient le Cameroun de toutesparts. Elles comprenaient : - Au nord, la colonne Brisset et Ferrandi venue du Tchad. Il faut y ajouter lesforces anglaises du Nord du Nigéria conduites par le Général Cunliffe. - Dans le sud, les troupes de l'A.E.F.,commandées par le Général Aymérich; la colonne le Meillour venait du Sud, par leGabon ; les colonnes Hutin et Morisson venaient de l'Est. Elles furent renforcées parun contingent de la Force Publique du Congo-Belge, forte de 761 hommes. - Sur la côte, un corps expéditionnairefranco-anglais formé de 3 000 soldats originairesde Nigéria, Gold C[o]ast, [sic] Sierra Leone, et de 2 000 tirailleurs français venus deDakar sous les ordres du colonel Mayer,devait débarquer à Douala et occuper progressivementles deux lignes de chemin defer. 2. Les opérations militairesElles se déroulent sur quatre fronts :nord, est, [sud,] a côte. Pour assurer la coordinationde tous les fronts, un commandementunique est adopté à la suite de troisconférences réunies à Douala. Les effortsde tous les fronts sont orientés vers la prisede Yaoundé. Dans le Nord : tandis que Kousseri est enlevé le 20 septembre 1914 après plusieurstentatives infructueuses, Mora se révèle une [p. 188] forteresse imprenable. Le colonel Brisset laisse sur place un détachement pour continuerle siège de Mora, et s'élance vers leSud avec ses troupes. Maroua capitule le19 décembre 1914. Le 8 janvier 1915, lesiège est mis devant Garoua qui résiste pendantsix mois avant de capituler le 10juin 1915. Une fois Garoua tombé, la voie du Suds'ouvre grande aux troupes alliées. Ngaoundéré, Tibati, Banyo, Yoko, évacués par lesAllemands, sont occupés successivement.Le front du Nord rejoint à Koundé les troupes de l'Est avant de marcher sur Yaoundé. Dans l'Est : les troupes de l'Est, qui avaient occupé Bonga et Zinga, enlèvent Mbaïki par surprise, mais rencontrent une vive résistance à Mbirou. Elles évoluent endeux colonnes. Le colonel Hutin suit la Sanghatandis que la colonne Morisson s'engage dans la vallée de la Lobaye. Après avoir pris le poste de Nzimou oùil perd de nombreux officiers et soldats, le colonel Hutin atteint Moloundou le 22 décembre1914 et marche sur Yokadouma (30 janvier 1915). Il trouve Lomié abandonné. Pendant ce temps, la colonne de la Lobaye marche sur Batouri (9 décembre 1914) et Bertoua qui tombe après une sérieuse résistance (29 décembre). Réoccupé par lesAllemands, il est définitivement évacué le22 juillet 1915. L'ennemi se retranche autour de Ngelemenduga et contre-attaque. Le 16 octobre1915, le général Aymérich lance une offensive générale. Les troupes allemandesdu colonel Zimmermann reculent en directionde Yaoundé. Front sud : le frond [sic] sud s'était heurtéà un ennemi supérieur qui l'avait battusur tous les plans, surtout à Akoafim. Jus- qu'au 10 février 1916, la colonne du Sudn'avait pas réussi à traverser le Ntem. Front maritime : le 26 septembre 1914,le corps expéditionnaire ouvrait le feu surDouala qui se rendait le 27. Les 13 et14 octobre 1914, les Anglais occupèrent Victoria et Buéa. Après avoir fait sauterles ponts de la Japoma et de la Dibamba, le Colonel Zimmermann, avec le gros deses troupes, s'était réfugié sur Edéa. Deviolents combats s'engagent sur la voieferrée et autour d'Edéa qui est évacué le5 janvier 1915. Eséka résiste longtemps avant d'être pris le 30 octobre 1915. 3. La rencontre de YaoundéLes troupes anglaises arrivèrent à Yaoundé.Le 24 novembre 1915, elles avaient laisséleurs compagnons français près d'Eséka. Le 1e janvier 1916, elles entrèrent dansla capitale. Les Allemands étaient partis, en direction du Sud, entraînant avec eux presquetoute la population. Le 7 janvier 1916, les troupes de l'AEF, commandées par le général Aymérich, rejoignaient les Anglais à Yaoundé. Les Alliés décidèrent de poursuivre les Allemands en direction d'Ebolowa. Il y eutquelques combats sur la Sô, à Ngoulemakong, en pays boulou. L'ennemi, après avoir évacué Ebolowa se retira en GuinéeEspagnole. De là, le gouverneur Ebermeier fit parvenir un télégramme au gouvernementallemand l'informant que la totalité du Camerounétait abandonnée. Mais la forteressede Mora résistait encore. Elle ne se renditque le 20 février 1916 à la nouvelle de l'évacuationdu Cameroun par les troupes allemandes. La guerre du Cameroun était terminée. |
[a] Editor´s note: In the original book sud is left out and added in handwriting.↩